La nonnette.
Eveillant le désir à 7 ans
Satan n’aurait pas fait mieux
sans doute, sous le voile
un regard azur, des cheveux longs et noirs
lisses et brûlants
On ne pouvait savoir
quel était sa motivation
pour ainsi priver les hommes
et les femmes
de tant de beauté.
Je me souviens d’une petite 2CV
noir et bordeau,
je me souviens de l’innocence de ma passion
pour son jeune visage brillant d’un sourire angélique
et bon dieu ouais, ça donnait envie d’aller au paradis.

A 7 ans, dans une voiture bruyante,
une nonnette, demi-muse, demi-sainte
seins cachés, généreuse à en crever
c’est ce visage là qui m’intrigait
moi qui ne connaissait alors
que la laideur et la vieillesse
qu’incarnait la croyance en un dieu.

A 7 ans, l’envie de finir curé,
serein comme une statue de cimetière
imaginant que cela était vocation
adorer de jolis visages
rongé par le désir et la passion
d’une croyante religieuse
qui m’aurait attendu pour vieillir davantage.
Qu’êtes vous devenue mademoiselle ?
Qui êtes vous à présent ?

J’me souviens qu’elle allait se faire appeler soeur Emmanuelle
ça n’enlevait rien à son charme
et même bien au contraire
ça me rappelait les extraits de ce film
dont ils parlaient à la cinquième.
Un soir de décembre au coin du feu
sur la peau de mouton
jetée au sol d’une demeure de campagne.
La nonnette, dans mon souvenir n’a pas vieilli
toujours étincelante, sourire de vie
et générosité de la foi
la nonnette n’en a jamais rien su
en réalité, jamais je ne l’ai revue.

Elle était belle,
mais en aimait un autre
imaginaire ou bien caché
il n’en restait pas moins
l’idole de plusieurs dizaines
d’autres petites nonnettes.