Je ne bois pas par amour
je ne bois pas par désespoir
je ne bois pas pour toujours
mais je bois nu dans le noir.
Ne me jugez pas,
sur cette canette à la main
je n’ai personne à pleurer
je n’ai pas d’aventure à fêter
Ne me regardez pas
avec ces yeux de colère
d’indignation, de misère
je suis et reste là.
Et toi qui me parles
je t’écoute et te répond
pas toi la coureuse de mâles
mais l’autre vagabond
Je vous ai aimé mademoiselle
je vous ai trahi
parfois vous ai oublié
je vous ai souvent désiré
Mais ce n’est pas pour ça que je bois
et canette à la main
je n’attends plus rien
je n’écoute même plus votre voix
Je n’écoute même plus votre voix.
Il est tard,
la nuit au fond des yeux
j’attends sans espoir
que la nuit me fasse un signe.
Post-romantique
J’ai eu honte même de n’être que ce que j’étais
j’ai eu honte d’entrer en scène avec si peu
j’ai eu honte de mon image seule sur scène
et puis j’ai pris plaisir
à laisser dévaler une cascade envenimée
au fond d’un abîme sans nom
sous les yeux amusés, saisis de pitié.
Post-romantique
On enrage,
la gorge nouée
contre des maux
la nuée dans la gorge
on enrage.
J’ai dévoré mes mains
et peins des signes cabalistiques
pour exorciser mon mal de vivre
j’ai accepté toutes les envies
qui me passaient par la tête
pour oublier de vous dévisager
et maintenant dans le noir
et nu, et buvant comme un trou
noir, nu, buvant,
comme un trou
je vous imagine jouant mon jeu
accrochée sur le mur d’expo
un nom, une étiquette
un nom, je voudrais l’arracher
si seulement j’étais fétichiste
si seulement j’étais fétichiste
et puis non
je me dis,
elle s’en fout, biensur qu’elle s’en fout
et moi aussi d’ailleurs,
de cette étiquette,
et je dévore des yeux le bitume
sous mes pas, pressés,
et la salive chargée,
la tête pleine de venin,
je ne veux plus que mon bien.
Une seule bière
Un seul châtiment
pour ce soir,
pour ce soir seulement.
Ne me jugez pas,
s’il vous plait
mais jouez,
avec moi jouez,
riez, détruisez, encore et encore
mais aimez moi putain, aimez moi.
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