02122003 – Mademoiselle C

Ce que nous étions alors,
je ne saurais le définir
sans doute trop abîmé par l’alcool
et l’envie de vous revoir,
mademoiselle C.

Soirée bourgeoise
parvenus accomplis
regards concupissants
je n’ai jamais supporté
la prétention des autres
et ce regard supérieur
ce regard là,
c’est moi qui l’arborait
quand l’expérience de l’alcool
m’avait appris à rester debout quand eux
commençaient à baver sur les tapis.

Et au milieu de ce marasme baveux
de salive, de sang, de bile,
une danseuse sans musique
sans partenaire, une guerrière
robe de satin, à peine tachée
parfum de vie, bouteille au poing
champagne.

Au milieu de ces demi-morts d’un soir
figurants de leur propre honte
je me tenais debout, verre vide
le sourire ancré sur la gueule
verre vide, tout prêt à être rempli
et elle, qui dansait,
la bouteille fièrement dressée dans sa main
main gauche je crois.

Nous ne pouvions que nous entendre :
Jeunesse décadante.

Etait-ce votre ami qui nous dévisageait
depuis le dessous du canapé ?
Oui
Piètre individu.
Il ne tient pas le malibujudorange
Quel malheur !
A qui le dis-tu…
Je t’aime
Embrasse-moi.

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