Mademoiselle C. saisie dans le séjour.
Je ne désirais
qu’une seule chose
c’était de la voir
à cette soirée
à laquelle
je n’avais
aucune envie
d’aller.
Le croirez-vous ?
Elle était là
Le croirez-vous ?
Nous avons parlé
Le croirez-vous ?
Nos corps se sont frôlés
Le croirez-vous ?
Son ami nous regardait.
Dix-huit ans tout juste
dans une robe de satin
m’invitant à la laisser
me réveiller au matin
pour ne pas que je quitte
aussi tôt la soirée.
Elle sait bien
ce qu’elle a à faire
pour séduire les hommes
les femmes les chats les chiens
elle sait bien
que je la regarde alors
elle joue à danser
pour son public
conquis.
Nous parlons
de tout de rien
au rythme de ses mains
sur moi
la cuisse, quand
c’est incroyable
l’épaule, quand
c’est une connerie
un cheveu devant les yeux, quand
c’est de l’amour.
Et fixe comme une statue
à hésiter entre le oui et le non
à rire du cocace
à mimer l’étonnement
à plonger droit dans ses yeux
fixe comme une statue
à gérer les émotions,
le stress, la fatigue et l’alcool
fixe comme une statue,
les yeux dans les yeux
à parler de vie
sous le regard baveur de quelques
parvenus soiffards
considérant dans la prétention
un nouvel art de vivre.
Dans ce flot d’ivresse sucrée
une danseuse sans piste
sans musique sans partenaire
une muse charmante charnelle
délicate et guerrière
voile d’un sourire
des souvenirs encombrants.
On oubliera qu’elle n’est pas
sincèrement ce qu’elle veut
qu’elle rêve d’une vie envieuse
peut être
que seul son corps
m’a véritablement charmé.
Mais alors, qu’est ce que ces
larmes qui me trahissent
au coin du miroir
et cette phrase dans la buée, tracée
« arrête de rêver et vis, du-con »
Les claques c’est fait pour ça
Les claques, c’est fait pour ça
Les claques c’est fait, pour ça
Les claques sont là pour avancer
qu’on s’arrête un instant pour savourer
sans doute est-ce permis
mais il faut parfois repartir
si l’on ne veut pas perdre la raison.
Laisser un commentaire