Comédie 14122003

Dans l’escalier d’un immeuble « 1900 »
sur un air de flammenco un peu gitan.
Dans l’entr’étage, une musique, et une porte qui s’ouvre
à l’être humain qui escalade les marches abrupts.
L’alpiniste d’escalier sanglote
tantôt gémit.
Par contre l’autre, à la guitare de ses chants, rit.

Une foule surgit derrière la dam-alpiniste en pleure, elle crie
L’homme-enfant cheveux longs sort de son apartement
mettant fin à sa musique flamboyante.

-Hé qu’est ce que le drame qui se joue dans ma cour ?
– Aidez moi ! Par pitié pour une vagabonde !
-Mais… (sortant de son air théâtral pour un air naturellement déconstruit)
-Juste, juste ciel, Dieu le seul, le nôtre, t’a mis sur mon chemin, mon frère!
-Ma soeur !

La foule surgit dans l’entr’étage, et s’arrête quand la demoiselle
tombe dans les bras de l’homme-enfant.

-Ils me tueront si tu ne les en dissuade pas !
-Que crains-tu, soeur, ce sont mes compairs, des amis, des artistes pour la
plupart, des muses et des dandies.
-Ils veulent me mettre à nu, et me dérober mon corps !
-Ils veulent sans doute flatter ta beauté.
La foule acquiesse.

-Allons bon, tu es des leurs, et bientôt toi aussi tu…
-Ecoute-moi soeur, mon amie, tu es en pays allié ici… Tu n’as pas changé.
-Détrompes-toi, j’ai changé.
-Tu n’y parais rien, et dans notre royaume, la beauté se fête.
La foule acquiesse et certains crient de joie.

-Mes amis, je vous présente mon égale, Juliette, elle est des nôtres
le temps qu’elle aura besoin qu’on la protège. Fêtons ça !
-Tu te souviens de mon nom ? … Je ne peux pas rester. On me cherche.
-Ici on ne te trouvera pas.
-Ils me retrouvent partout.
-Qui ?
-Je ne peux pas te le dire.
-Je t’en demande trop, tu as bien le droit de garder tes mystères.
Tu es belle Juliette.
-Tu as changé mon frère.

Dans un élan enjoué, la foule et les amis retrouvés se réunissent de toutes
parts de l’entr’étage. Dans les escaliers supérieurs,inférieurs, sur le palier
au bord de l’appartement, dont la lumière se diffuse dans tout l’espace
sur le sol, accrochés aux lampes, aux rampes. La joie est totale.

– Oh mon frère, depuis combien de temps…
-Cinq longues années.
-Et qu’es-tu devenu pour que je ne te reconnaisse…
-Artiste, peintre, exactement. Comédien à mes heures, tardives les heures.
-Tu ne parais plus aussi…
-Jeune ?
-Imbécile.
-Imbécile ?
-Mais non, tu parais toujours aussi jeune enfin.
-Pourtant, je fais tout pour changer ça.
-Tu ne devrais pas.
-Toi, tu es toujours aussi jolie, plus encore même.
-Tais-toi, cela ne m’a jamais rien amené de bon.

Un temps. Il sourit, elle baisse la tête, assise sur la première marche de l’étage supérieur.

-Qu’as tu fait ces dernières années ?
-J’ai dansé.
-A l’opéra ?
-Dans des spectacles de rue.
-Tu rigoles !
-J’en ai l’air ?
-…
-J’ai suivi mon homme.
-Celui d’il y a cinq ans ?
-Mais non pas lui, il était chef d’entreprise. Mais c’est chez lui que j’ai rencontré mon homme.
Il s’appelait Harry.
-Américain ?
-C’est pas son vrai nom. Son vrai nom c’est Henri. Il était magicien illusioniste.
Pour de l’illusion, ça j’en ai eu.
-Que s’est il passé ?
-Tu es trop bon mon frère, ce qui s’est passé n’a pas d’importance.

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