Dégradé 17122003

Nostalgie de l’Avant.
Je me souviens des murs
blanc
je me souviens de cette sensation
de ce bien-être,
j’en ai encore des frissons.
Tous ces gens qui me disaient
« bonjour, comment ça va ?
oui oui ça va merci alors
quoi de neuf aujourd’hui ?
Moi non plus pareil. »
Je me souviens de toutes ces filles
au teint travaillé
au maquillage estompé
au sourire commercial et séducteur
je me souviens exactement
de leur voix
de leur voix unique
quand elles entonnaient
leurs salutations,
quand dans leur dos, leurs longs cheveux
volaient, un peu, dans le froid hiver.

Je me souviens d’une salle de classe
froide et humide,
où il faisait bon se serrer à sa voisine
dans son manteau d’hiver
où partager une table deux personnes
ne gênait personne
je me souviens du chahut
et cette ambiance là,
celle où s’exprimaient
les esprits forts,
dans leurs monologues sarcastiques
ou dans leurs sketchs rieurs
leurs parodies.

Je me souviens de
toutes ces personnalités
souriantes,
ou pleurant dans les bras de
toutes les autres.
Souvent, nous étions paisiblement
ensemble,
parfois un cri, parfois une larme
mais tout était si simple encore
même dans ces heurts.
Je me souviens que je n’avais pas
vingt ans,
que je n’étais pas libre de mes actes
libre de partager ma vie avec quelqu’un
je me souviens que je ne sortais pas
la nuit
que par conséquent je ne buvais pas
et ne fumais déjà pas, ou plus
je ne sais plus.

A cette époque, je vivais dans une bulle
qui fit un bruit assourdissant
en se brisant.
Je me souviens que j’ai rit beaucoup
en sortant des débris de la bulle
mais que je me suis coupé aussi
je me souviens que j’aurais aimé
connaître cela avant
puis, je me souviens d’avoir
essayé de reconstruire la bulle
par peur sans doute
de toute cette vie
qui depuis des années m’avait été
cachée.
Je me souviens qu’aujourd’hui
la journée a été longue,
bercée de souvenirs froids, blanc
et humides
la journée a été belle,
souriante, et productive
le passé éclairé un peu trop fort
et le présent noyé dans la lumière
mettant en avant la sécurité
de l’Avant
oubliant de vivre le Maintenant
et noircissant l’Après.

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