Belle de jour 22122003

Comment ai-je pu t’entendre dire
que cette vie dont tu étais
la plus infernale représentante
cette vie, sans heurt, tu ne la voulais
plus, plus tout le temps.
Ah, ma petite dame,
je crains que vous ne sachiez pas vraiment
ce qu’il y a
de l’autre côté.

De l’autre côté,
du côté de ceux qui vont toujours plus profond
dans le noir d’une cave nommée
délire,
dans le précipice où ils s’engouffrent
d’une larme sombre ils s’habillent.

Toi,
vivante comme tu es,
tu vogues doucement
sur ta rivière couleur diamant
une eau tiède, ni sucrée ni salée
mais pas l’eau stagnante
où l’on trouve les gens
de l’autre côté.

Carrelage partout
Carressant, selon les circonstances,
ces flammes qui ornent les murs
ces flots givrés qui les torturent
c’est là, l’autre côté
c’est là que rampent les cernés de non-vie.

Quand tu restes sur ton chemin
dont, je n’en reviens toujours pas,
tu te plains
nous autres descendeurs d’alcools
habitants des bistrots de quartier
habillons nos détresses partagées
de masques rieurs

Bêtement, sans doute, crois-tu que
battre des records d’encaissement à la
bière nous ouvre les portes de la vérité.
Béatement, nous nous équipons pour descendre
beaucoup plus profond encore.
Belle de jour, nous autres vivons la nuit.

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