Nearly dead
presque mort
au bord du précipice
j’accompagne
un ami, un frère
dans l’errance
je le guide là
où j’ai fait demi-tour
et face au néant
cette question
je lui pose :
« mon ami, que deviendras-tu
quand nous te regretterons ? »
il ne sait plus
peut être, je ne sais pas
moi non plus
mais au moins le doute me sauve
du précipice
là où lui, n’hésite presque plus
mais le presque a cette importance
nécessaire
moi si je l’aime encore
cet ami, c’est d’être vivant
avec lui, pour lui,
et encore
si je l’apprecie
cet ami, c’est parceque dans son
souffle je me ressens moi même
vivant.
Dans l’obscure nuit,
il y a elle, et les Lui
il y a eux qui le regarde
eux qui provoquent lui
dans l’errance il y a moi
qui doute, et puis, pour l’aider
pour le ramener à la vie,
moi qui vit, plus que jamais
le coeur en dérive dans l’amour
qui fuit mon esprit
dans l’amour que je hais
l’amour qui détruit tout,
en moi, en lui,
je me reconnais,
et pourtant je le ramène à la vie
ce soir j’ai préféré vivre
pour le guider jusqu’au gouffre,
lui expliquer ce qu’il apportait
le néant,
et puis le ramener,
et là,
et là,
le vin, la bière, l’eau
tout cela mêlé,
dénué de sens,
tout cela détruit en moi
tout ce qui fait que vivant
je le ressens et maintenant
je le sais
ce dont j’ai besoin c’est d’aider
d’aider ceux qui comme moi
doutent encore de l’intérêt
d’être
et de vivre, sans paraitre.
Le comprendrais-tu mon amie ?
Le comprendrais-tu toi la muse ?
Le comprendrais-tu toi
mademoiselle mon amie,
ce soir si je doute
c’est que seul, enfin,
j’ai sauvé peut être une vie
j’ai aidé quelqu’un surement
à comprendre que tout n’est pas
dans l’oubli
et tu vois, mon amie,
ce soir je me sens vivant
d’avoir empêché quelqu’un de
disparaître enfin.
Ma soeur, plus que mon amie
je voudrais te dire
encore merci,
parceque tu crois en moi
quand je lui parle
tu crois en moi
là où tu n’essaies plus
je crois en toi,
moi qui ne vis que pour eux
qui meurent d’avoir trop aimé
Mon amie,
comprends moi, je suis déjà mort
d’avoir tant espéré
un jour qu’on vienne à moi
avant l’irreversible.
L’inconsolable
c’est le propre du non-désirable
la gueule en sang
rien à perdre
non-violent
mais rien, rien à perdre.
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