Fin du Monde 03022004

J’ai rêvé de fin du monde
c’était merveilleux.
Pour une première fois
c’était même magique
quelque chose de jamais vu
jamais ressenti
l’impression de mourir
au beau milieu d’un monde laid
et pour une fois tous égaux
dans la mort.

La nuit, en pleine journée
et ce ciel lapis lazuli
une Lune pleine, proche
pernicieuse, poupée de diamant
et puis encore au dessus
une planète gigantesque
une Terre au dessus de nos
têtes, une Terre bleue et
diamant, approchant
irrémédiablement de Terre
notre mère.
La nuit, en pleine journée.

Autour de moi
on croit les infos
nous allons échapper
à la planète car elle n’est
pas sur la trajectoire de Terre
pourtant, elle s’approche tant
à l’horizon qu’on croirait
qu’elle a déjà percuté le sol.

Et puis, quand tout le monde
détourne le regard de la jolie
meurtrière, de l’assassin tapis
de bleu et de diamant,
moi je regarde, émerveillé,
l’arme qui tuera dans quelques
secondes l’humanité.
Et puis, le contact se fait,
brutal, un choc qui n’est ni
une explosion, ni une implosion
un choc, comme deux aimants qui
s’attirent, deux corps qui de
ne jamais avoir pu s’aimer
s’entredéchirent pour rattraper
le passé.
L’amour.

Au premier tremblement de Terre
des êtres, sous la secousse
verticale, sont lancés haut
dans le ciel, magnifique.
En une fraction de seconde
on ne les voit plus, ils sont
dans cet Espace, bleu et diamant.
Moi, lancé et retombé
je suis là, debout encore
entre terreur et jouissance
autour de moi la peur se sent
comme l’urine et le sang.

La Terre se soulève,
les planètes se mêlent l’une
à l’autre. Et,
quand la faille et l’écorce
se font proches et menaçants
je regarde encore ce ciel
étoilé et lunaire
je regarde tout cet Univers
qui nous rejète enfin
et meurt. Brutalement.

Puis, mort, j’ouvre les yeux
sourire aux lèvres
mardi matin 10h00
mais la torpeur me paralyse
me contraint et au silence
et au sommeil.

Mardi Matin 11h00
les yeux mi-clos
le soleil brillant
à la fenêtre
la chaleur épatante
pour un mois de janvier
jamais, je ne me suis senti
aussi bien et je sors. Dehors.
Le vent, chaud
le soleil, chaud
les sourires,
les autres,
les corps,
les odeurs,
les fluides,
chauds.

Et je rentre, mange et peins
la nuit tombe
tombe comme une planète
de bleu lapis lazuli
et de diamant.

J’y pense encore
et je souris à la vie

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