Chevaleresque 04052004

Dans un silence de plomb
j’attends, voudrais entendre
un souffle
comme celui qui suit une rupture
un souffle de liberté
d’emprisonnement
au fond d’un abîme intérieur

Dans un silence de plomb
la tête en bas
pendu par les pieds à ma raison
j’attends que le sang coule
des craquelures de mon masque comique
un masque sous un autre
sous un autre masque tragique

( Une larme au coin de l’oeil
clown à la trompette sur une affiche
joli dessin, triste dessein
admettez tout de même
que la technique est juste
juste de la technique )

Dans un silence de plomb
lèvres serrées soudées au sang séché
j’attends l’avènement
un claquement de porte
un cri plus haut que l’autre
un regard assassin
de la haine pour regretter l’amour

Dans un silence de plomb
coule le métal en fusion
sur mes veines à nue
j’attends des larmes
que tout ceci finisse sur une main tendue
tendre comme une flagellation

Nature me nargue
on m’a promis un retour au calme avec la nouvelle saison
j’attends encore que les bourgeons me parlent
plus que ne m’insultent
me molestent de chlorophyle
j’attends que tu te défiles

Pendu par les pieds
un masque sur un autre masque
l’un sourit l’autre pleure
où je vis où tu meurs
me dit le miroir ce matin
inspiré par le modèle aspiré

Dans un silence de plomb
toujours la camisole me maintient les bras serrés
l’un contre l’autre je ne suis pas seul
j’enserre l’air
un temps indéfini à flotter au-dessus du sol
juste au-dessus les yeux dans la poussière stagnante
et cet espace transparent, ce cube
dans lequel je pends
des centaines de connards le regarde
mais personne pour entrer et me décrocher
décocher une flèche même
à la hanche que l’articulation cède
et qu’on ne parle plus de cette histoire.

Terré sur le sol asséché
de pas assez de pluie déversée
calme nausée aspire la fumée
un masque fissuré
l’autre sourit

Terré sur le sol ensanglanté
de fractures ouvertes et larmes rouges (enfin !)
tremblements d’estomac vide
un masque fendu
l’autre fissuré

Terré sur le sol agonisant
de plus rien à donner, spectacle pathétique
soupir offert à une inconnue passante
deux masques fendus
un visage inanimé.

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