Un visir péniblement lessivant
offrit à son épouse en gage d’amour éternel
la lampe d’un dit génie aux talents particuliers
ou comment un visir sans le savoir
s’est ruiné la santé et le moral pour un long moment
à cause d’un allume-cigare d’antant
La demoiselle qu’on disait au charme irresistible
foudroya sans vergogne le petit coeur serein du génie
de la lampe à peine sorti – n’en pouvant plus
il lui offrit plus que trois voeux
il lui offrit ses talents pour toute une vie
Le visir bien aise de satisfaire son aimée
ne se rendit pas compte de la supercherie
des dizaines d’amants incantés dans tout le mobilier
par amour il se rendit cocu
par passion le génie perdit la raison
par malice la belle eut raison de tous
amours et amants
poussifs ou passionnés
mais ne sut cacher son désarroi
de ne trouver le bonheur
que dans la multitude et le désordre
« mon bon génie, mon mari
vous m’êtes si agréables
mais je me lasse de mes amants
comme chaque jour je me lasse
de ne pas savoir qui de vous deux choisir
– à ces mots le visir brille d’une blancheur étincelante –
mon amour, mon ami
le cadeau de vivre
m’est bien difficile à porter
je veux je crois je ne sais
vivre seule »
Le génie redevint fou
le visir n’en pouvant plus se fit interner
les amants furent oublier dans leurs placards
le royaume fut oublié
la belle trouva un autre mari
le nouveau mari lui offrit une lampe dans laquelle vivait un génie.
Au cours de l’histoire
123 génie se sont suicidés
312 visirs se sont reconnus
231 amants ont joui
Laisser un commentaire