en fait tout est si simple qu’on recherche la complication
tout cela est inconscient biensur, sinon, on prendrait garde
la complication c’est avant tout le moyen de se rendre moins heureux,
de trouver un remède à la morosité du bien-être
et on ouvre la perspective de la complication, de l’autre,
et on avance dans cette optique, jusqu’à ce qu’un jour,
beau ou mauvais, on se retourne et là…
on se dit qu’on est sans doute parti trop loin, en tous les cas,
assez loin pour le plus voir le bout du tunnel,
d’un côté ou de l’autre
et on se demande si l’on doit continuer sur sa voie,
ou faire demi-tour
pas d’alternative en théorie,
et biensur tout ceci n’est que théorique
et pourtant tu le fuis, le térasses,
l’élimines même de ton raisonnement,
comme tant d’autres sur ton chemin
qui ne peuvent qu’acquiesser à tes faits et gestes
nous sommes tellement nombreux à chercher
dans le mal-être une vie réellement palpitante et rebondissante
ceux qui n’osent pas cela se nourissent de nos exploits,
de nos déboires, ils s’impliquent dans nos vies comme des vampires
du moment même où l’un comme l’autre avons déserté le quotidien
d’une vie sans encombre,
nous avons touché au premiers plaisirs
du mal-être « volontaire » et pourtant nous n’avons rien vu,
non, parceque tout cela était involontaire,
une fuite en avant, rien de déshonorant, au contraire;
en fait, tu ne choisis pas, c’est dans ton inconscient,
ou plutôt dans l’inconscient collectif d’une catégorie
de notre société
dont tous les protagonistes de l’histoire qui nous a réuni bon gré,
malgré, font parti
les « héroïques », les personnages humains
nous sommes tous tombés dans ce panneau,
mais ce n’est pas un mal, pas nécessairement,
juste une constatation
je n’ai rien à te prouver… bien entendu.
Je t’énonce une vision des choses, je ne veux rien t’imposer.
Ne me crois pas, ne me lis pas même si tu n’en as pas envie.
Et je ne veux pas te donner de preuve,
puisque si tu veux y croire, alors tu trouveras les preuves
toi-même
je crois que personne ne sait réellement ce qui est vrai ou faux,
ce qui est bon ou mauvais, ce qui est juste ou injuste
tout est une question de culture de conditions et d’état d’esprit.
Ce n’est pas une réflexion pondue sur l’instant,
jour et nuit, je ne dors plus, je ne sais même plus qui je suis,
parceque tout est remis en cause
depuis le jour où j’ai quitté ma vie tranquille,
bien avant même que je te rencontre,
bien avant que je rencontre
qui que ce soit que je supposais « intéressant » ou « génial »
Rien est changé, évidemment j’aime toujours autant ceux que j’ai aimé,
mais ma façon de regarder l’humanité diffère doucement,
elle dérive vers une indescriptible lassitude
et je me comprends dans l’humanité,
loin de moi l’idée de me croire au delà de tout ça,
d’ailleurs je regarde tout le monde sur le même pied d’égalité
et je crois aussi que personne n’est dans l’erreur,
dans ces gens que je cotoie,
seulement qu’ils sont dans un jeu de rôles à taille gigantesque
où chacun incarne le fantasme de ce qu’il voudrait être
dans une société qui le contraint à ne pas être, mais à avoir
une société qui rend anonyme, informel,
qui transforme l’individu en une marchandise
d’une part, je ne parle et ne m’exprime en termes d’exemples
que sur ce que je connais.
Ensuite, c’est en toute logique que je me comprends dans l’humanité
entière,
je baisse les yeux devant mes supérieurs hierarchiques,
je dépends des autres en tous points,
j’échange beaucoup avec mes proches,
et j’essaie de leur ressembler,
du moins je prends en eux ce qui me plait
et j’essaie de l’assimiler
nous sommes tous faits de la même chair,
et nous sommes tous capables des mêmes choses,
si on nous en donne l’opportunité
et si on arrive à faire la part des choses, ensuite.
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