Et je me saoulerai jusqu’au bout de la nuit
je boirai tant et tellement que le visqueux liquide
mélange des alcools absorbés saignera de tous les pores
de ma peau poussiéreuse
Quand enfin je ne saurai plus ni ce qui je suis
ni ce que je suis, quand l’humanité me paraîtra bien étrange
j’irai vomir le souvenir de votre passage
j’irai vomir l’absence de l’une d’Elles
je ferai l’amour comme un salaud
je serai violent et vulgaire
je baverai sur mes larmes
je frapperai à la première porte
je taperai au premier oeil
je donnerai mon coeur à la première dame de coeur
et j’abandonnerai tout
et je serai libre aussi vrai que je suis heureux
et je me mentirai si bien que j’y croirai
et je profiterai de la vie une ultime fois
je lèverai mon verre à la lune
je lèverai mon verre à l’enfer
je lèverai mon verre à ceux qui ont déjà fait le voyage
je lèverai mon verre à ceux qui vivent
pendu à vos lèvres
pendu à une corde
pendu au téléphone
pendu pour de bon
au fond d’un trou familier
au fond d’un trou
tout au fond
noyé
et je me relèverai encore
la trippe à vif, morte
la douleur intense du réveil
les contorsions insupportables
le poison fuyant par tous les trous
les hurlements intérieurs
et la solitude comme compagnon de route
Je maudirai le jour où je vous ai rencontré
je maudirai le jour où je suis né
je maudirai le jour et la nuit
je maudirai l’humanité
avant de m’écrouler
pour de bon
un matin de septembre
du sang plein la gorge
du sang plein les bras
du sang noir
du sang bleu
et mon regard perdu dans l’azur d’un souvenir délicieux
et mes mots lançant des « je t’aime » mélancolique
et les sirènes sonnant l’hymne du déclin
et la mort, enfin.
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