Scène de rupture 26102004

Je ne t’aime plus.
Je comprends (à demi-mots), alors va t-en.
Tu ne le regretteras pas ?

–tout aurait pu s’arrêter là mais–

Ne m’as-tu pas trouvé docile ?
Docile ? Un chien enragé eut été plus docile que toi !

Alors tu crois bon de t’en aller
après tout le mal que je me suis donné à te faire du bien
les montagnes de bijoux que je suis empressé de t’offrir
pour te rendre plus belle encore
que toutes les pucelles du pont d’Orléans

je n’en ai que faire sinon du compliment.
Tss, pucelle du pont d’orléans

Tu veux que je te dise ce que tu es ?
Dis-moi

Une démonnesse ! Une impie, infâme, cruelle, tortionnaire,
vilaine, malsaine, et reine en sa demeure avec ça
(elle rit)

Tu me dégoutes
Je t’envie, car moi il n’y a ni aucun homme, ni aucune
femme qui me débecte. J’ai d’ailleurs croisé hier un
gentilhomme que je me ferai un plaisir de connaître
plus intimement !

Tu insistes… (fou de rage et désespéré)
non contente de m’assassiner tu verses l’acide sur la
plaie. Je me ronge de l’intérieur, mes poings ne se
sont fort heureusement sur une femme jamais fermés !

Et bien quoi ? Ne viens-tu pas de me dire que tu me
chassais de ta maison ?

Et bien ? quoi encore ?

Je suis libre à présent d’aimer qui je veux.

N’as-tu seulement jamais su ce qu’est aimer ?

Qui sait, il est vrai que tu ne m’as que trop rarement
fait exemple de ton savoir sur le sujet.

Sorcière… (à genoux)

Pauvre con. Tu pleurais moins le jour de ta naissance.
Ou bien même le jour de notre première rencontre,
te souviens-tu, ô beau parleur comme tu m’écoutais
te promettre que notre histoire ne serait que
passagère, « petite bohème » entre deux grandes passions ?
Oh, qu’il est beau l’enfant gâté capricieux qui vient
maintenant me traiter de tous les noms d’oiseaux en
se trainant derrière mes bottes.

(allongé sur le sol, face contre terre, silencieux)

Allez, je te rends ce dernier hommage avant de partir
la tête haute, moi, de t’avoir un jour donné le sourire,
tu es gentil, c’est bien assez pour la plupart de tes
contemporaines. Pas pour moi, c’est ainsi. Adieu.

(elle attrape un verre de vin ou d’eau sur une table
et le verse sur la tête de l’homme toujours allongé
avant de quitter la scène)

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