Tout est parti
fini, déchu
se sont brisés les corps
se sont brisés les esprits

Et au fond du trou
ne résonne que l’alcool dans ses récipients de verre
ne résonne que le bruit des chaînes
car ce sont bien des chaînes
qui vous relient au sous-sol
quatrième sous-sol, près du soleil
tout brûle mais il fait froid.

Mais,
car il y a un « mais »
rien n’est perdu ! Non !
Nous savons où nous sommes
et nous savons nous relever
nous qui avons marché jusqu’en bas
se relever
retomber occasionnellement
mais vivre.

VIVRE

c’est en dehors du trou
et si vous saviez comme nous nous en foutons
de l’allure, de l’apparence, de la dégradation
aveugle, les yeux repoussent dans leurs orbites
sourd, tu n’as que faire des cris de terreur
muet, garde pour toi ce que tu as appris dans le trou

fais-en ta sagesse,
faisons de ce que nous avons appris
notre intelligence, notre calme

si tu es blasé de ton existence
rends-la palpitante
si tu t’ennuies, ne tutoie pas les anges
créé l’évènement, rencontre l’humanité
rencontre ce que tu redoutes le plus

La vie
dernier rempart de ton existence
des ruines de ton passé tu fais une citadelle à mille portes
que tous puissent entrer et sortir selon leur gré
et leurs envies

VIVRE
flambeau
la fumée ne va que dans un sens
la voie que tu dois suivre
sens unique.

Si tu choisis de vivre
tu ne peux avoir de remords
tu ne dois pas
avoir de remords.

Où es-tu Jim ?
Où es-tu Janis ?
Où es-tu Jimi ?
Où es-tu Jeff ?
Où es-tu Jean-Michel ?