Sylvie n’aime pas George
trop has been pour devenir
ne serait-ce qu’un soir
l’élu de son cul
Björn ne supporte plus Lila
elle est si niaise
plongée dans ses romans de fiction
sa comédie lubrique a assez duré !
Eddy et Edna s’entredéchirent
entre leurs amis communs
le sacro-saint soir de la saint valentin
ils crèveront vieux et ensemble
c’est un drame de ne pas savoir se quitter
Sally souille ses vêtements
de sentiments troubles pour Lucie
seulement combien d’heures pourront-elles
tenir à se supporter l’une devant l’autre
la télé réalise des miracles
de nos jours, c’est extraordinaire !
Youri vend son corps aux défunts vivants
sans avenir on le dit déjà mort
lui qui vit dans la semence de ses semblables
tremblements involontaires
au comptoir du dernier des cafés
le dernier des humains s’épuise à croire en l’homme
il prie pour que le cauchemar s’arrête
il s’arrête, tu es bien en vie.
Y’a du sang plein ma bouche
à mordre trop souvent le vide
ces gens qui m’ignorent
ceux qui ne m’attendent plus
ceux qui s’en vont déjà
ceux et celles qui ont été
et dont je garde un souvenir amer
le poison, la potion ne fait plus effet
les cendres s’animent
un cri au fond de ma tête
une bête se ranime
entre des ruines trop rapidement abandonnées
y’a du sang plein ma tête
à trop la faire rencontrer des murailles de chair
je vois rouge mais n’en pense pas moins
« c’est parceque je ne peux pas vous tuer
que je vous aime tous autant que vous êtes »
s’exclame le poète au caniveau déversé
par trop de flux alcoolisés ingérés
Et pourtant chaque matin
je me lève avec en tête
trois fois rien de vie
juste assez pour me chauffer
mettre en route les machines
réveiller une once de courage
et retourner au labeur
le combat de tous les jours
l’affrontement, la confrontation au Réel
l’abominable lutte contre soi-même
et contre une société d’aveugles tortionnaires.
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