Dix mille raisons pour ne pas t’appeler
Déjà que je ne t’aime plus parceque tu l’as décidé
il ne manque plus que l’alcool pour me décider
car oui, très chère, très tendre
je suis aussi ivre qu’un enfant
en vie, très chère, tu sais vivant
de l’air dans les poumons
du sang dans les veines et dans le coeur
oui le coeur très chère, très tendre
c’est de là que j’ai le malheur d’arracher des sentiments
et des mots pour t’écrire, très chère
ces vaines complaintes
quelque chose comme de la niaiserie traine en moi
très chère, tu ne me l’as pourtant pas enseignée, la niaiserie !
Dix mille raisons pour ne pas t’appeler
c’est encore trop peu, les bras m’en tombent
la corde en gémit, le balcon s’en émeut
ah ! la longue agonie de ceux qui choisissent la mort lente !
C’eut été si simple de prendre le téléphone, là
de taper cette satanée série de chiffres
et d’aller te clamer encore et encore des absurdités
pour te faire parler, pour t’entendre
très chère, très tendre
tu m’entendras, avec la politesse la plus noble
tu attendras que tout ce cirque burlesque prenne fin
et dix ou vingt promesses plus tard
ce sera le silence tant redouté
ah ! le silence, très chère, très tendre
le silence tu dois savoir ce que c’est
et moi aussi hélas
ce couperet est toujours ensanglanté de mes dernières expériences
du silence très chère
de l’absence, très tendre
j’en dévore mes chairs
je lacère, je tranche
rien y fait, rien ne convient mieux à l’absence que l’absence de soi
très chère, très tendre
tant envie de t’appeler là
encore une fois,
encore une fois
encore une fois
encore une fois.
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