Hélène 03012005

Elle s’est allongée là en silence
à quelques pas de ma couche, sans rien me dire
à peine m’a t-elle adressé un sourire
quand j’ai remarqué sa discrète présence

petit ange
que viens-tu te frotter à pareil monstre ?
tes ailes brillantes
m’ennivrent presque autant que la douceur
de ton visage.

Et elle tremblait de se glisser
dans quelque drap humide et par une nuit de gel
elle sonnait à l’aide d’un claquement de dent
se recroquevillant sur elle-même comme une enfant

Si je ne te connaissais pas
petit ange, je te dirais naïve et fragile
mais tes yeux te trahissent
quand enfin tu me dis
« j’ai un peu froid »

Ouvrant les bras, se découvrant un peu
cet ange là n’attendait aucun réconfort
plutôt de l’amour
et savait à qui elle avait affaire

« allons, approche-toi joli diable
que je sente un peu plus ta présence
pourquoi rester si loin
alors que je pourrais me serrer contre toi ? »

En moi brûlait encore les alcools de la nuit
et il émanait de mon être assez de chaleur
pour plus d’un alors pourquoi pas elle
elle qui déjà se dénudait pour mieux me sentir

Rampant lubrique serpent
je glissais contre ses jambes
jusqu’au galbe de ses hanches
et jusqu’à ses seins
j’épousais d’un mouvement unique
la ligne de son corps
percevant dans un soupir qu’elle était satisfaite

Un petit ange et un démon inoffensif
sur les rives d’un fleuve-nectar
deux âmes s’endorment apaisées
sans le scrupule de fatiguer la chair
c’est l’esprit seul qui jouit d’amour
et la nuit sur nos yeux dépose un baiser de velour.

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