Réveillez-vous mes frères vivants
plus rien n’est comme avant
je vous le dis, comme je le sais
comme je le devine au tréfond de mon âme
il est temps d’assumer
d’être fier d’ouvrir les yeux
il est temps de compromettre
l’idée que nous nous étions faite
que les hommes sont bons
ou qu’ils sont savoureux
La vie m’appelle
vous le savez, autant que moi
il est plus facile de mourir que de vivre
Pour cette raison, si je défaille
si je faiblis, si je délire
quand le sol devient boueux
quand les poisons des lames tranchantes
pénètrent ma chair
vous le savez, je perdrai l’esprit
je serai fou de colère
je pleurerai beaucoup
comme les enfants terrorisés par la guerre
mais
je resterai vivant
debout ou rampant
les yeux au large
ou dans le néant
oui
vous vous inquiéterez
je serai le silence
je rirai fort
pendant mes absences
mais
je resterai debout
vivant ou rampant
les yeux humides
ou asséchés par la tempête
oui
Il est plus simple de mourir que de vivre
plus simple d’appartenir à un groupe
que de se construire seul avec un peu des autres
et je vois déjà la foule me violenter
de jets de pierres et coups de fouets
de lames perverses et indignes
perçant la chair en ses endroits les plus tendres
et je vois déjà la foule me violer
de lames perverses et indignes
perçant la chair en ses endroits les plus tendres
Je sais des hommes
que la vue d’un marginal indispose
je sais des hommes
que la vue d’un vivant indispose
je sais des hommes
que la vue d’un puzzle éparpillé indispose
OUI
C’est cela
qui caractérise la nouvelle période
de mon existence de vivant !
Un puzzle représentant mon idéal avenir
construit avec le temps de l’enfance
et assemblé patiemment pièce par pièce
OUI
un violent coup de pied
un très violent coup de pied
dans le puzzle
et aujourd’hui
aujourd’hui je trouve beau
le puzzle éparpillé.
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