Que je vous résume la Vie
celle que je vis, c’est entendu
depuis quelques années
merci les gars, merci les filles
ceux-là m’ont révélé
je leur dois un hommage
et au fait les enfants
z’êtes où là, maintenant ?
—
On parlera de ça à l’imparfait
c’n’est une faute de goût
l’épuisement, le trépas, l’achêvement
mais aussi les victoires et le combat
méritent qu’on en parle avec tempérance
on s’en est quand même pris plein la gueule
merci les gars, merci les filles
vous m’avez toujours relevé
je vous ai causé quelques dommages
et au fait les enfants
z’avez encore mal de mes coups de lettres ?
—
C’était un pas de charge,
oui le vocabulaire sera militaire
du moins militant, nous étions des guerriers invincibles
nous le sommes encore, d’accord
les gars, les filles, on est toujours debouts pas vrai ?
C’était un pas de charge,
devant nous se dressait le mur
contre lequel on allait fatalement
mais comme tout le monde, s’écraser.
Nous chevaliers intrépides, étandard enflammé
vous souvenez-vous les gars, les filles
de nos faits d’armes
de ces connards qu’on a converti
de ceux qu’on a mis au tapis
de ceux qui nous ont abandonné
vous les avez toujours relevé
j’étais pas toujours dans les parages
et au fait les enfants
la flamme dans vos yeux brille t-elle encore ?
—
Ne pensez pas que nous étions des brutes, des aliénés
nos armes certes étaient nos poings
mais ils servaient bien peu à la guerre
à peine savions-nous nous défendre autrement
qu’avec la voix et la guitare
le corps au service de la Joie
se démolir oui, mais pour le Bien
c’était ça not’ vie
hé les gars, hé les filles
c’est pas des larmes là dans ma tête
c’est la fièvre, je suis prêt moi à repartir !
Je suis prêt moi à vous relever
c’est vrai, dernièrement j’ai pas été fort sage
et au fait les enfants
est-ce que vous m’en voulez d’être mort ?
—
Nous avions un chant commun
qu’on murmurait en silence
jamais besoin de s’en rappeler
il se répétait en boucle au rythme du Coeur
« je suis déjà mort alors pourquoi pas ?
jusqu’au bout, toutes les expériences
tout vivre avant de mourir
jamais regarder derrière, toujours devant
on se laissera pas avoir, sinon une seule fois
et ce sera la dernière »
Nous vivions les gars, les filles
j’en ai encore des frissons d’émoi
On devrait p’têt se relever
vous sentez pas remonter la rage ?
et au fait les enfants
vous m’promettez que vous êtes toujours vivants ?
—
C’est de la nostalgie les enfants
c’est de l’héroïsme
ça nous soulevait de terre
on était invincibles les enfants
et chaque soir on se brûlait une année de vie
la vie a son prix, avec vous j’ai jamais tremblé
et pourtant on en a vécu des conneries
la vie a son prix, est-ce que tout ça est bien fini ?
Je continuerai, les gars les filles
pour vous, pour moi, pour eux
j’espère que vous m’aiderez à en relever
z’avez sinon qu’à tourner la page
et au fait les enfants
si je suis le dernier, faites ça pour moi,
oubliez-moi.
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