J’avoue,
hier n’était pas mon meilleur jour
il y avait quelque chose
que je devais absolument
évacuer, un moment de solitude peut-être…
—

Boire.
Vous étiez là, toutes et tous
je n’attendais que vous
et pourtant je me suis brisé
mis la porte sous la clef
en bonne et dûe forme
le chaos organisé

seul depuis ma tête
jusque sur les toilettes
à cracher la haine comme d’autre le glaire
vomir
vomir
vomir
vomir
vomir
vomir
tant bu et si peu vécu
finalement resté si seul ce soir
parmi vous tous
merci d’avoir été là, un temps
même si je le sais à présent
votre présence m’était indifférente
sans doute avez-vous vu dans mon regard mes intentions
et la fuite est toujours la meilleure solution.

Je suis désolé.
La haine me motive, seule
ni l’amour, ni la compassion
boire annule la bête
je suis désolé.
La haine me motive, seule
et votre absence, au final
n’a eu que le meilleur effet
pour le châtiment espéré.

—

Assis dans une cage
où suis-je ?
Je ne sais plus quelle heure il est
en fait je ne l’ai jamais su
combien de bières, nom de dieu j’ai bu ?
Le sol vrille encore, pourvu que
j’arrive encore à marcher
dehors le silence
tout est fermé
seul le patron, mon manteau, mes papiers
dehors les gens, ivres et sobres
et leur regard à supporter
en fait, même ça à présent je m’en fous

je me fous de l’humanité, ses principes
je me fous de mes mains dans l’urine
pitoyable, je vous entends
pitoyable, et moi, on t’emmerde.
Impossible de me relever
ça va prendre des heures
ça va prendre des jours
la démolition est en marche
et elle vient pas pour rien.

les cheveux souillés
l’image hors de cause
incapable de marcher, droit
et l’envie de continuer
par tous les moyens
la démolition est en marche
je suis désolé
il n’est rien, rien du tout
pour me faire changer, d’avis.

C’est un principe
celui qui appelle à être détruit
n’a plus dans les yeux que l’oubli