Fine peau de calcaire
sous le derme un réseau de veines
bleuies, le froid aidant
Frêle orpheline au caractère trop aimant
pour être seulement menacée
invulnérable coquille d’oeuf brisée
en somme
Le charme mademoiselle
dont vous opérez avec grâce
la finesse de vos traits
martellent mes sens abrutis par le temps
vous éveillez un cadavre le savez-vous ?
Ne vous a t-on pas prévenu
vos amies si subtiles et venimeuses
ne vous ont-elles pas averties du danger
n’ont-elles pas persifflé à mon égard ?
Ont-elles donc vraiment peur de croiser mon regard ?
Il est vrai
je vous ai accordé tout mon temps
mes forces et le restant de mon courage
le résidu de mes sourires, d’autres rires
et vous ai tendu les ruines de mon ouïe
Il est vrai
mon regard, posé sur vous
s’est attendri, même attaché
il est vrai
je bois vos paroles, je savoure votre présence
et vous semblez apprécier ma conversation
tant à votre contact elle prend une tournure
égale sinon plus romantique encore
que ce que m’inspire la douceur du timbre de votre voix.
Ne vous a t-on pas parlé
de la bête rôdant, folle à lier ?
Ne vous a t-on pas dit de vous prémunir de ma présence
ce charme dont vous faites usage
belle inconnue, il éveille des êtres
qu’on ne soupçonne pas, dans un jeu
mais que la vie rend dangereusement acide
je brûlerai de vous
et vous aurez peur
si de m’aimer en ami vous continuez.
mon regard vous sera insupportable, omniscient
ma présence, électrique, dérangeante
vous me fuirez, partout où je serai
et je serai au devant de toutes vos fuites
la passion durera un temps, pénible
et puis vous me haïrez, vous appelerez à l’aide
celles et ceux qui m’ont déjà connu
celles et ceux qui, chasseurs et assassins
sauront par la force s’interposer
entre la passion et la fuite.
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