Je m’absente de moi-même
à son absence à elle
je fais obstacle sans pareil
sait-elle où j’en suis
suis-je assis à ses côtés la nuit
j’en doute, tu sais, j’en doute
je m’absente de moi-même
le temps de refaire surface
je respire et je reviens
échanger les rôles ça me va bien
la nuit seulement
le jour soudain
se lève, sévère et implacable
la lumière efface les ombres
et toujours la nuit reviennent
les fantômes dont il ne faut avoir peur
ce sont ces mirages concédés par le souvenir
comme on s’arrache à soi-même
je m’absente, je respire
je m’évade, je m’enfuis
et l’aube me rappelle à la vie
vit-elle toujours la nuit
en vient-on tragiquement
toujours à se haïr ?
Santé à la belle humanité
sans soupçon d’innocence
tout s’est joué dans les règles
depuis l’extase jusqu’au crime
l’étreinte et puis l’attente
l’attente et puis la fin
sans cesse me revient
ce pathétique, trop aisé refrain
Faut-il encore que j’arrive
que j’essaie
que je souris
que je digère
que je vomisse
que je respire
que je succombe
que je renaisse
et que s’achève
dans des larmes
de peine et de joie
le dégorgement
d’une histoire
que tant d’autres
voudraient à jamais
garder pour soi.
Tant pis.
Je souris.
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