Le paumé du 3ème
remonte lentement les étages
il sait bien qu’il trouvera
que le silence et le noir
le vide n’y habite pourtant pas
c’est un cauchemar de vivre dans ce placard
pour d’aucun mais pas pour lui.
Le mur est son ami
le lit sa femme, et l’oreiller
a qui il confit tous les drames de la journée
l’ordinateur le frigo la fenêtre et la radio
autant de ces objets
que tant d’autres ne voient pas
ou plus
perdus, dans leurs pensées
dans des bras humains chauds, ou pas
Le paumé du 3ème
escalade les étages
il sait bien qu’il ne cuisinera
que sa soupe de larmes
le vide n’habite pourtant pas son estomac
c’est un désastre de le recevoir chez soi
pensent ses amis, il picole notre vinasse
et il ne dit même pas merci.
Ouf, cette fois
il ne dort pas ici !
Le paumé du 3ème
s’affale sur les marches
deux étages et demi
c’est trop bête, son coeur lache
lâche, comme ses prétendus amis
qui l’abandonnent à son sort dit-il en un ultime souffle
eux à qui j’ai donné tant tantôt
jubilent de ma mort
il tombe en sanglots
la mort n’a pas voulu du lui
le paumé du 3ème se fait des films
se créé des drames
le paumé du 3ème rentre chez lui comme tous les soirs
les draps fatigués plus que lui l’accueillent encore
pour la nuit
cela va t-il durer
cela va t-il durer.
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