Il/Elle gît au milieu du pavé
l’haleine putride, le corps sale
Mélissandre n’a pas peur
Sur la berge, dans mon enfance
D’un côté le fleuve tourmenté
de l’autre le ravin rocheux des taupes
Aujourd’hui qu’en est-il
Faudrait ptêt se rentrer
Mélissandre n’a plus peur
et commence à s’enfoncer
dans le bitume noir puant
la pluie lève de ces odeurs d’huile de moteur
dont on se passerait bien
quand on pique du nez sur le trottoir
Mélissandre ou Cassandre qu’importe
Il/Elle est réduite en cendres un jour ou l’autre non ?
Tu me relèves, je dérape, je m’affale
Tu blêmis, tu soupires, vais-je mourir ?
Mais je me relève, solide comme un roc
Mélissandre n’a pas peur, marcher nu dans la rue
la nuit durant à danser sur des sons mécaniques
le corps imbibé des parfums d’alcool et de cendres
Mélissandre dévore la vie et ses représentantes
Une à une, et puis un, de temps en temps
ramper jusqu’au troisième en fredonnant
un odieux poème contre Eve et Adam
Mélissandre n’a pas peur
La nuit durant travestie et peinte en noir
le coeur ouvert au tout-à-l’égoût
l’estomac déjà au plumard
Mélissandre broie du noir
dans les bras de l’Une d’un soir.
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