Incertain 29072005

Je ne sais pas si je veux encore l’attendre une heure de plus
il fait pas spécialement froid, mais j’en ai plus trop envie
et les gens me regardent étrangement
il faut dire qu’avec des fleurs fânées dans une main
et un fond de canette de bière dans l’autre
debout au centre de la place, il va falloir se décider
disparaître dans la foule
se fondre dans l’anonyme
ou l’attendre ici pour l’éternité
c’est vrai qu’elle a de belles jambes
mais bon, c’est surtout qu’elle me manque
y’a des jours où on se dit qu’on aurait mieux fait
de ne jamais se réveiller
Je ne sais plus très bien depuis combien de jours je suis éveillé
à voir les cernes, le teint, les rides, l’odeur
une petite semaine, là.
Là, au confluent de toutes les pensées
joyeux et nostalgique
rêveur désabusé, aigri et humain.
Sur ce fauteuil, la guitare sous le bras
l’ampli sous les pieds, le verre à portée
et Jim Morrison, traversant les murs d’un pan à l’autre
Une petite semaine sans bouger
là dans ce fauteuil, à me regarder me dégrader
l’eau et l’anis se sont séparés
l’air est lourd des émanations corporelles
une petite semaine que je m’absente de moi-même
et que j’attends, au centre de la place publique
un bouquet de fleurs fânées et une canette de bière
dans les mains.
Un sourire à ses gens
en pensant à ses jambes
une larme de pluie
pour accompagner la symphonie
des souvenirs.
Une image. Un soir, un matin
encore un jour que j’ai vu mourir et renaître.
Nuit, blanche ou transparente,
une seconde à peine, et je me demande
si cet état va encore durer, en rigolant.
A la fenêtre, des passants rentrant chez eux
les premiers camions de livraison
les chiens errants, les autres
mais sur la place publique, il n’y a toujours que moi.

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