Les jours se sont succédés
sans que plus rien ne bouge
les images se ternirent peu à peu
les êtres devinrent fades et aigresMais on me dit encore
vis, tu as encore tant à perdre
vis, tu sauras toujours te redresser
vis, vois ton monde comme il se reconstruit
tout autour de toi.On me tendit une main
sur laquelle des logos publicitaires
bataillaient avec des scarifications artisanales
mais l’art est mort, depuis plus de cinquante ans
et l’artisanat s’étouffe aux vernissages des galeries bourgeoises
en s’empiffrant de petits-fours immondes.
L’artisanat, je n’en suis pas capable, moi.
Et puis je n’en ai pas l’appétit.

Trouve ta voie, trouve une âme paisible à contenter
fabrique toi-même ta propre destinée.
Si les chemins sont larges et vastes
ils n’en sont pas moins peuplés d’errants
qui comme toi, comme TOI se cherchent eux-mêmes
dans d’autres regards que ceux des miroirs.

Ah, oui. Je comprends.
Alors en route, et sur le chemin, prends soin à ne pas te perdre
à ne pas tomber dans un autre abîme
à ne plus te noyer dans les marais éthyliques
à ne plus suivre les mystères éthérés de la fumée.

Jim chevaucha le serpent, glissa dans les vagues du désert
et fit naître d’un écrin de nacre, la chair pâle d’un nouveau-né.

Ainsi revint à la vie
le shamane Iggy.