Bouillon romantique 02092005

Trois heures moins le quart
La bougie expire sa dernière lame ardente
trace un trait blanc-gris dans ma nuit blanche.
Tu ne m’attends plus, et tu t’étends dans nôtre lit
comme dans le temps..comme dans le temps
où tu étais éperdue de ces papiers
que tu lisais et relisais, allongée
fruit du travail de mes mains blanches
ces textes même qui saignaient
de mes sanglots et de ma haine
ô romantique que j’étais
c’est lui que tu aimais, Hélène !
Désormais la nuit seule t’accompagne dans tes rêveries
Tandis que dans le cuivre je grave en projection d’acide
des images de bohème, de terreur, de misère et d’amour
des mirages des je t’aime pour les bourgeois du faubourg
où m’en irai-je enfin quand tu en auras eu assez
de mon travail maudit, de tout ce que j’ai promis sans faire ?
Quand un soir tu diras, je m’en vais bien loin
je te dis adieu, je ne serai plus là demain !
Que ferai-je ?
Si mes mains habiles se lient en prière
en litanie païenne, supplient
qu’un dieu quelconque te ramène
sombrerai-je dans la folie des maîtres
trouverai-je dans l’ennui toute ma force d’être ?
Au bord de l’orgasme tenant à bout de bras de l’écriture
serai-je enfin assez fou pour créer jusqu’à la rupture de moi-même ?
Je ne sais pas.
Et je finis ce verre de vin, en versant les derniers acides
l’émultion sur le cuivre me pique un peu les yeux
la bougie s’est éteinte, seul l’astre me regarde de son unique oeil globuleux.
Mes paupières sont arides, pas une larme ne coule
depuis combien de siècles es-tu partie ? Vagabonde.

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