Tous ces jours passés à errer
de bistrot en comptoir
chercher des réponses à des questions à peine engendrées
à voguer d’ivresse festive en désillusions maladives
toutes ces rencontres à tort ou à travers
les abîmes au fond desquels j’ai déversé la Haine
de canal en torrents de larmes
tous ces cadavres charriés dans mes souvenirs
jusqu’aux grandes lames de fond
ces dames sans nom, leurs mystères, et la Misère
La grande évasion au pied d’un verre
L’excursion intérieur au bout des doigts
tous ces voyages sans bouger

A toutes les belles de nuit
Révérence
Aux vagabonds errants qui m’ont recueilli
Révérence
Aux marchands de fond, de trous, d’art ou d’ivresse
Révérence
Aux compagnons fidèles et aux dames de coeur
Révérence
Aux artistes vrais, aux vauriens de la guitare, aux comédiens
Révérence
Aux femmes de ma vie, aux Unes d’un soir, aux fantasmes et aux expiées
Révérence
Aux malheureux, aux abîmés, aux suicidés et à leurs survivants
Révérence
A l’infinie incertitude de vivre, aux Vivants égarés, aux pilliers de comptoir
Révérence
Aux grands voyageurs, aux aventuriers licites et illicites
Révérence
A la Folie enfin, et aux grands entreprenneurs, aux Croisades de la Bonne Cause
Révérence.

Longue route encore à venir
Rencontres, bourreaux et martyrs
Fleurs infidèles et amantes à vie
Meurtrissures et assassins
Anges et beaux diables
Je vous attends.