Le huitième coup de pelle 04102005

Je suis toujours vivant ha ha ha ha ha !!!
C’était le huitième coup de pelle que je recevais.
Il faut dire que j’ai toujours eu la tête dure.
Déjà gamin, mon crâne était cerné de bosses.
« Mais j’m’ai pas fait mal ».
Des années plus tard, me voilà allongé sur le macadam poussiéreux
du parking à l’arrière d’une superette en banlieue parisienne en pleine nuit
gisant dans mon sang et riant comme un damné de la situation.
Devant moi, un jeune homme d’une vingtaine d’années
-qui jusque là avait fait preuve de courage à huit reprise
et de lâcheté (j’étais ligoté aux pieds)-
tournait en rond la pelle à la main
rougie et tordue comme mon crâne et ce qu’il y a dedans.

Mais tu vas crever ouais !
Blong. Nouveau coup de pelle et le silence.
J’ai toujours aimé le bruit du métal qui se froisse ou se déchire
ce bruit qui fait mal aux dents sensibles.
J’ai jamais eu les dents sensibles.
Je me rappelle que ce matin-là j’avais pris un aller simple pour Paris.
Je n’ai jamais aimé la capitale, ni les voyages d’ailleurs
mais cette décision n’était pas uniquement motivée par un désir de fantaisie
ou d’aventure, je devais rencontrer quelqu’un, quelqu’une
que je n’avais plus revu depuis une sorte de rupture.

Cette femme, je l’avais rencontré dans une boîte glauque
de la région parisienne, je m’étais retrouvé là avec des amis
par défi, ou par soif d’expérience. Quoiqu’il en soit nous
nous ennuyions assez pour scruter les visages des résidentes.
C’était une sorte de bar à hôtesses, où le plus gros porte-feuille
empoche souvent la plus grosse ardoise avec la plus grosse paire de seins.

Là-bas travaillait Laura
et celui qui venait de me frapper pour la neuvième fois
c’était son nouveau petit ami.

(A suivre)

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