Allez, salut 16102005

Le type s’était échiné plusieurs jours durant
disparaître dans l’anonymat le plus total
infâmie de la désuétude enveloppé dans les musiques envoutantes
très fort, toujours très fort
et l’ivresse, vieux souvenir, ne toquait à la porte qu’occasionnellement
pour prendre des nouvelles sans rester bien longtemps.
Dans une atmosphère frôlant le chaos de très près
la chrysalide prennait forme, le sang coagulait
les animaux humains pouvaient beugler
le type était injoignable, ignoble et grommelant en chien fou après tous.
Le type continuait de visiter des amis
des gens qui avaient besoin de lui, parfois
il gardait ses devoirs d’être social aliéné
il vendait du plaisir et des médiums acrylique
les gens ne le comprennaient pas bien
mais depuis quelques temps il s’en foutaient
pire, il exigeait qu’on lui offre une paix royale
quand, derrière son chevalet, il chialait des paysages de fin du monde.
ça ne marchait pas très bien
ça devenait laborieux dans certains contextes
les gens n’aiment pas que le type se laisse aller
mais le type, il emmerde les gens, les a toujours emmerdé, et va pas s’arrêter pour si peu.
Biensûr, le type pensait beaucoup, pensait à ses petits problèmes
à ses souvenirs, à ses amours révolus, à ses passions futiles
il pensait tant qu’il ne parlait plus, du moins, aux gens.
Un jour d’octobre ensoleillé, le type a emprunté un pc
une ligne internet, de l’inspiration, du souffle
et a écrit aux gens : « je sais pas où je m’en vais camarades
je sais simplement que l’eau du Styx me séduit
que les araignées et les vers auront la première part
du festin de mon être, que je ne consolerai pas ceux qui me pleurent
que ceux qui rient de moi pourront encore rire longtemps
et que du troisième étage, je vois très bien le feuillage mourrant
des arbres prisonniers des villes. »
Une corde pour s’enfuir
un lac pour plonger
un arbre pour retourner à la terre
des vers pour me dispercer
et une société toute entière pour oublier la tendresse et l’affection
des femmes pour en faire des amies plus distantes que mes pires ennemis
des hommes pour creuser ma tombe

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