Qu’il est triste de se suffire et de survivre jusqu’à plus vieux
de rester jeune et surtout heureux, passé l’an deux mille
on se doit de garder la ligne, et d’une droiture sociale se satisfaire
six milliards de terriens et plus à se soustraire à l’idée héroïque
de mourir jeune et malheureux.Un an à peine passé à peiner
toquer les portes du monde entier
loin d’un dieu, ou trop près toujours vouloir s’en rapprocher
on s’accroche à ce qu’on peut quand plus rien ne va
il faut croire, moi j’y crois
Sans vouloir porter d’autres croix
on s’attache à souffrir pour les autres
jusqu’au sacrifice de soi, ce nouvel héroïsme
on se doit bien de l’accepter avec cynisme
parfois.
Ma dernière volonté serait de m’assagir
si tant est qu’on ait pu un jour l’écouter
du fin fond de ce trou béant au milieu de tout le monde
il doit bien y avoir des gens pour lutter contre l’immonde
l’inconcevable réalité, quand ça brûle là où ne souhaite à personne d’être
désormais on invoque les pompiers pour éteindre les bûchers
mais qui y flambe ma foi, peu importe
les « au secours » maladroits qu’aucune voix ne porte
ce sont toujours les mêmes prédicateurs qu’on escorte
sous les bannières d’une patrie aveugle que des zombies supportent.
La mélopée des grands brûlés ressemble en bien des points
aux chants putrides des maccabres tribuns
Contre l’infâmie d’une révolte, dans une démocratie sort-on les armes
et on devrait en plus applaudir ce sinistre spectacle
on condamne le feu des cités, n’a t-on pas vu dans l’oeil du politicien
l’infernal brasier ?
Et qui pour éteindre ce feu là, quel pompier s’y engage ?
Ils sont une poignée comme celui-là à s’enflammer
pourtant pas un homme pour les arrêter
il est plus simple d’allumer la mèche à son tour en grognant
contre ceux qui simplement se révoltent en se mutilant.
Vous entendrez tout au plus la milice faire feu sur le peuple
nous n’aurons pas assez de nos larmes pour nous repentir alors.
Triste, triste époque dont nous vivons l’âge d’or.
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