Stress est un mot français à la base. Enfin, c’est ce qui se dit dans la télévision. Ouais, ça viendrait du verbe désué « Estresser ».
19h14,
dans une heure j’enregistre pour la troisième fois avec un groupe de musiciens talentueux. Si si.
Si ce n’était que ça.
On m’apprend quelques minutes auparavant qu’un entretien aura lieu le 11.
Le 11 ? Après demain.
– Non non, demain. 8h30.
– Ah. Merci.
Rendez-vous à minuit, à ne pas manquer.
Changer l’emploi du temps, briller en société
corrompre le temps perdu
transformer les secondes en heures
négcier un univers de temps à perdre de plus
et dans quelques heures trouver le sommeil
parceque la réussite s’appelle performance
et mon pire défaut est perfection absolue.
Ciel nuageux, pourtant il va geler.
Pas de temps à perdre
Un ange qui passe, je le bute
je dérive sur des décilitres de café ébouillanté
et le chat, foutu chat qui sait pas miauler
Courir, existence instable
il y a encore quelques heures, des siècles peut-être
je traînais à la térasse d’un bistrot
j’écrivais en parfait diletante « un peau rouge en ville rose »
une histoire de dandy assoiffé paumé dans ses périples géographiques
et puis là j’en suis à me faire du sang noir
des peurs bleues et une face blême
Entendons-nous bien,
il ne se passe pas un drame
juste un passage du quotidien
trouble à répétition
bienvenue dans une portion de vie précaire
je suis huître sauvage, artiste-peintre
et demain à 8h30 je défendrai contre une assemblée d’intellectuels en devenir
un point de vue sur l’art brut, Jean Dubuffet et l’art en milieu psychiatrique.
J’en jouis d’avance.
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