Stress 10012006

Stress est un mot français à la base. Enfin, c’est ce qui se dit dans la télévision. Ouais, ça viendrait du verbe désué « Estresser ».

19h14,

dans une heure j’enregistre pour la troisième fois avec un groupe de musiciens talentueux. Si si.

Si ce n’était que ça.

On m’apprend quelques minutes auparavant qu’un entretien aura lieu le 11.

Le 11 ? Après demain.

– Non non, demain. 8h30.

– Ah. Merci.

Rendez-vous à minuit, à ne pas manquer.

Changer l’emploi du temps, briller en société

corrompre le temps perdu

transformer les secondes en heures

négcier un univers de temps à perdre de plus

et dans quelques heures trouver le sommeil

parceque la réussite s’appelle performance

et mon pire défaut est perfection absolue.

Ciel nuageux, pourtant il va geler.

Pas de temps à perdre

Un ange qui passe, je le bute

je dérive sur des décilitres de café ébouillanté

et le chat, foutu chat qui sait pas miauler

Courir, existence instable

il y a encore quelques heures, des siècles peut-être

je traînais à la térasse d’un bistrot

j’écrivais en parfait diletante « un peau rouge en ville rose »

une histoire de dandy assoiffé paumé dans ses périples géographiques

et puis là j’en suis à me faire du sang noir

des peurs bleues et une face blême

Entendons-nous bien,

il ne se passe pas un drame

juste un passage du quotidien

trouble à répétition

bienvenue dans une portion de vie précaire

je suis huître sauvage, artiste-peintre

et demain à 8h30 je défendrai contre une assemblée d’intellectuels en devenir

un point de vue sur l’art brut, Jean Dubuffet et l’art en milieu psychiatrique.

J’en jouis d’avance.

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