Avec Buko 22012006

La bourse ou le coeur
what was i supposed to do ?
t’offrir la vie ou juste le lit
i should learn to forget
not just to forgive

L’espace d’un instant, perdu
à la dérive, en venir aux mots durs
rester insensible, ne plus songer qu’au corps nu
qui nous abrite

Marcher droit quand tout va de travers
profiter de tout sans jamais faire marche arrière
et s’endormir d’épuisement dans les bras incertains de la nuit
dans un parc paisible, dans la douceur du printemps…

Et se réveiller.
Se dresser sur ses jambes
l’appréciation héroïque de l’instant survécu !

« ce qui ne me tue pas
me rend plus fort »


23h07, interphone.

Bzzzzzz !
– Ouais ?
– C’est Stof.
– Putain, Stof ? Bouge pas.

La descente des escaliers, la nuit doit consister
théoriquement en l’application d’une démarche
silencieuse visant à ne pas troubler le voisinage
qui fait semblant de dormir, ou qui colle son oreille
derrière sa porte pour entendre les gémissements
orgasmiques de leurs voisines de palier.
J’avais pas franchement envie de faire des efforts.
De ces soirs où on frappe au plafond pour faire
arrêter les grincements de matelas cadencés comme
sur du papier à musique.

– Hé Stof, merde, ça doit faire au moins trois ans !
– Quatre ouais. T’as pas changé.
– Kestu fous là ?
– J’ai un plan de soirée…
– Tu viens au bout de quatre ans avec un plan de soirée ?
Tu veux pas boire une bière ?
– Bon, une bière vite fait et je te parle du plan.

Stof n’avait strictement rien à me raconter sur lui.
Visiblement il avait un truc à me demander, et pour
qu’il repasse après tout ce temps, c’était important.
Je me souviens que la dernière fois qu’on s’était vu
il avait entamé une soirée qui s’annonçait tranquille
avec sa copine et un couple d’amis à lui. Il m’avait
demandé de venir avec de quoi filmer et de quoi boire.

Les soirées de Stof finissaient toujours en orgies mal
organisées. C’était plutôt touchant en fait, et pathétique
mais j’y allais à chaque fois, avec l’idée que peut-être
il y en aurait un peu pour moi.

– Voilà le deal : j’ai une soirée avec un pote et une
de ses copines ; une errante rasta qui vit chez lui en
ce moment. Alors, tu vois, il nous faudrait des souvenirs
de ce qui s’annonce mémorable.
– Tu t’arrêtes jamais en fait.
– Alors ?
– Je peux avoir une camera. C’est pour quand ?
– Ce soir ! 1h00 chez lui. Je t’emmène, j’suis en caisse.
– C’est où ?
– Rase campagne, une heure d’ici.
– ça marche. Je dois passer un coup de fil.
– Moi aussi.
– Fais comme chez toi.

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