Ave Marie 05032006

Tu détruis ta vie en maniaque

comme pour te rassurer sur ton état de santé

tu t’enfermes dans la solitude entouré d’amis bienveillants

le soleil t’accable même en hiver

et tu soupires à la première pluie d’été

ça y est tu viens de naître et paraître te fatigue déjà

quand sortiras-tu de ta dépression vieil imbécile

pense à tes bronches, pense à Cécile qui t’attend

depuis le coin du zinc jusqu’au tréfond des comptoirs

tu rumines ta tétanie latente des matins calmes teintés d’ennui

elle n’est jamais là quand tu l’appelles

faut-il rappeler que tu es un homme

un être humain doté d’une âme tu sais, tu as le droit de vivre

mais pas comme les autres, bien sûr tu t’en tires toujours

par des ritournelles faciles

ton plaisir c’est de t’envoyer en l’air à coups d’alcool

qui te déchirent la chair

et demain que feras-tu sans le saoul qui te libère ?

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