Je n’ai pas mangé aujourd’hui.
L’ivresse m’accorde un soupçon de lucidité.
Qu’on me l’accorde, ma nourriture n’a rien de spirituelle.
J’ai pensé à toi.
Le coeur gros de ses charmes
Un drame sans alternative, il me reste le songe.
D’elle, j’ai fondé un mythe inaltérable.
Toute proche, pourtant lointaine
A mes yeux du moins, je ne sais la saisir
la surprendre, l’envahir de mon regard
il apparaît clairement que je suis soûl mais sain
d’esprit seulement, mon corps, lui m’abandonne
à trop lui en faire subir il succombe
sous le joug de tes mots murmurés au loin à mon oreille.
Je pensais à toi
et n’ai pas daigné prendre un repas
sans doute en prière, somnolant
j’ai subi l’existence un jour de plus
en ton absence.
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