Je suis un sale con 21042006

Les yeux dans le vague

une vague idée de ce que je fais là, justement.

Y’a d’la buée dans ma mémoire

et du vide à combler un peu partout

un sifflement dans les poumons

ça y est je me souviens.

Blanc le lit, les gens, les blouses

les globules qui se sont fait la malle

les dents du sourire de Mathilde

s’appelle t-elle seulement Mathilde ?

Discute, tant que tu peux te miroiter dans l’acier

qui dessine les contours du lit.

Sois aimable

aide-moi à me redresser.

Oh, excuse, je t’ai coupé. Tu disais ?

Blanc le grand vide autour de ce qui est arrivé

trop vite. Pas eu le temps d’encaisser.

Pas eu le plaisir de prévoir la bande-son

pour le dernier passage sur les planches

Merde, et le discours, pas eu le temps de l’écrire.

Avec la chance que j’ai, ça va retomber sur le curé

et la bonne parole c’était un homme généreux et aimant

et la bonne parole…

Partie Mathilde avec sa part de souvenirs et des larmes

avec lesquelles on évalue le potenciel d’acteur dramatique.

Ave Pathos, avec Thanatos et ses copains

On va remettre ça alors

quand je pense que je vais rater le dernier hommage

qu’on va me porter, baigné de champagne et de gâteaux

Ils sont tous venus.

Sauf mes amis, et c’est à ça que je les reconnais.

Les autres étaient là pour larmoyer comme déjà sur ma tombe

Quel malheur, ça va aller, ça va aller, courage !

Courage. Plus que quelques heures avant que le coeur lache, courage.

Plus qu’une semaine avant l’animation de la semaine

Plus qu’un mois avant qu’on n’en parle plus.

Des dessins pour tous les camarades

quelques mots enregistrés pour les initiés

comme un carton d’invitation à nous retrouver

sans jour ni heure, je serai là, je vous attendrai.

Une toux sordide manque de m’étouffer

par le fait m’éveille, me met sur pieds

plié en deux, riant déjà de la situation.

Cinq heures et demi, des demis j’en ai vu défiler

quelques uns cette nuit.

Un pincement à l’estomac, ça y est je suis réveillé.

Et avec la première clope

dans la fraîcheur d’un matin calme à la campagne

me vint cette remarque « je suis un sale con ».

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