Derrière le miroir sans teint
je pouvais sentir jusqu’aux secousses de son corps
saisi par l’orgasme simulé, stérile.
Il en venait par tous les côtés de la pièce
masqués comme des braqueurs de banque
ils détroussaient avec méthode et sans bousculade
tour à tour l’anus et le vagin, la bouche, les seins.
Dans la pénombre, la scène prennait des allures
théâtrales tandis que l’actrice principale
elle seule baignée de lumière, gémissait son texte.
Un choeur de soupirs l’accompagnaient discrètement
et derrière le miroir, un homme à côté de moi
se branlait bruyamment.
J’étais entouré de plusieurs voyeurs, la plupart
captivés par le spectacle d’un sandwich humain.
Difficile de ne pas garder d’image de ce pathétique
assemblage animal, disproportionné, maladif.
J’y étais contraint, l’instinct ou la perversité
m’incitaient à y prendre un certain plaisir thanatocratique.
C’était elle, et eux.
Son corps manipulé par des dizaines de mains
c’était l’histoire d’un mal-entendu.
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