A quatre pattes sur le fil de fer
tendu dans le néant, noir pour l’occasion
L’oxydation compromet les chances de retour sur soi
la rouille aura si tôt profité de l’aubaine
pour se profiler dans le sang translucide du décadent.
A quatre pattes et de tout mon poids écrasé sur la lame
la glissade fait souffrir ceux qui s’y mal prennent
ainsi soit-il. Tu m’expliques ? Tu m’expliques ?
Dans un coin ombragé, se reposer une minute
laisser le temps aux souvenirs de rattraper le retard
et se les manger, pleine face, ces tableaux rugueux
qui vous arrachent la gueule et qui vous font implorer la pitié
Pitié, pitié, pitié !
Les foules s’émeuvent bien des jeux télévisés
ne peut-on pas s’engager dans une croisade furibonde contre l’entité Passé
avec au fer de lance l’étoile du matin épais comme une hirondelle
plus personne ne fera désormais le printemps dans mon ciel d’orage
Et qu’on me réclame encore deux euros à la sortie du métro
qu’on tente encore de me racketer à la sortie du bistrot
et j’officie façon boucherie charcuterie, pignon sur rue.
—-
Trois heures moins le quart
épuisé, ruiné
l’estomac incertain
solliloquant en bon diable
sur les longs trottoirs de Vauban
il serait peut-être temps de rentrer
il s’agirait à un moment d’abdiquer
d’admettre qu’on t’a piétiné
tu peux gueuler longtemps encore
les marcheurs heureux sont loin depuis longtemps
et quand ils t’entendent, que le vent leur porte ta fureur
ils en rient en s’enlassant tendrement et en fermant les yeux
« bon dieu que nous sommes heureux, bon dieu que nous sommes heureux ! »
Laisser un commentaire