C’était une journée, une putain de belle journée.
Tout est allé à vitesse grand V
huit heures zéro zéro levé
pas de mal de crâne, pas de courbature
mise au point, étirement, efficacité
premier café à dix heures trente minutes
c’est déjà la pause de cette formation que je donne à mon patron
et déjà plus que quinze jours à tenir avant de partir
midi trente, mise à jour du site internet
mon patron devrait s’en sortir sans trop de problème
j’aborde le repas du midi avec appétit
pour la première fois depuis plusieurs semaines
en effet, j’avais perdu le plaisir de manger
ces derniers jours à cause du stress, et de la pression
mais aujourd’hui
aujourd’hui
c’était une journée, une putain de belle journée.
Tout est allé à vitesse grand V
Première cigarette treize heures trente,
je discute par internet avec des amis qui ne me manqueront plus très longtemps
j’ai bon espoir que cette exposition pourra avoir lieu en deux mille dix
je souris, je ris pour la première fois de la journée
sans me demander si c’est bien raisonnable.
Il fait froid et je me sens bien
c’est une journée formidable
le boulot se termine bientôt ici.
Vers seize heures je prends la voiture direction leclerc
pour acheter des boissons pour le repas du soir
même cette routine désagréable ne peut ternir mon plaisir
car on en aura fini tôt ou tard de cette histoire
et l’avenir ne me fait pas peur.
Je pense à Bukowski, Ali, Dürer,
vivre bien, simplement.
Dix-huit heures, j’ai rendez-vous à la gare
comme j’ai un peu d’avance, je passe au départ
ce café où j’ai l’habitude de prendre une bière
en attendant la résidente qui arrive de Paris.
L’accueil est chaleureux, le voyage est sans encombre
tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
C’était une journée, une putain de belle journée.
Tout est allé à vitesse grand V
Coups de fil dans la soirée
les amis, les parents, la famille
tout le monde est content, je suis ravi
et puis mon patron, le nouveau me dit
que je suis embauché
je ris
je ris
je revis.
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