Pendant un moment je me suis dit que ça irait mieux
surtout si je laisse les choses se poser
comme la lie au fond de la rivière, du ravin, du gosier
et puis non.

J’ai quitté mon boulot,
j’ai retrouvé la famille, les amis, mon amie,
j’ai trouvé un nouveau job,
j’ai touché aux zincs où j’étais connu,
je me suis impliqué dans de nouveaux combats,
j’ai tenté de laisser derrière moi le passé

et pourtant voilà, rien y fait,

mon ancien patron me rappelle en détresse,
la famille m’étouffe
les amis ne me voient toujours pas
mon amie me manque
mon nouveau job m’a fait manquer l’ascenseur social
les zincs sont assez crades
les nouveaux combats ne mènent à rien
le passé me rattrape tous les jours.

Tu sais, je fais des efforts
pour que les choses s’améliorent
rien y fait, rien ne change.

J’ai envie de partir,
j’ai envie de mourir, parfois.
C’est tout un monde qu’il faudrait changer
et tout le monde change sans que je ne vois l’évolution.
C’est tout mon amour que je déporte sur de mauvaises intentions.

Maintenant que je suis prêt,
où es-tu ?
Désormais je reprends le chemin des extrêmes
sans savoir vraiment pourquoi
sans savoir ce que je cherche après tout
les poings serrés, et la rage
si c’est l’usure, alors c’est la corrosion
si c’est la fatigue, c’est la dépression
alors déjà, alors encore.

Et c’est encore l’alcool qui me relève
car oui je souris à l’adversité
en face de moi, le conflit, la lutte
je ne sais pas où je vais, mais je n’ai pas peur
tu sais, je ne crains plus rien.

La vie, la guerre
l’amour, la guerre
le travail, la guerre
la patrie, la guerre
et mon cul dans un slip trop étroit
se veut l’allégorie de la mort dans l’âme

Je ne suis pas fait pour ce monde.
Le plus important c’est encore de le savoir.
J’irai au pointage tant que j’en serai capable,
mon amour, je lui fabriquerai une descendance,
mes amis, je leur donnerai une raison d’être fiers de moi
et pour le reste, qu’on m’oublie ou qu’on m’abandonne
il n’y a vraiment aucune raison de culpabiliser.
Je ne suis simplement pas fait pour ce monde.