Dans la soupière

J’ai changé de vie pour me prouver que c’était possible
encore possible de te plaire malgré tout
être un héros à tes yeux, impassible et stupide
j’ai voulu m’éloigner, me rapprocher, déchirer ce souvenir
coller des idées neuves sur ce mur fissuré
tu vois je n’ai pas tellement changé.

Pour briser la glace
verser l’acide et diluer
laisser fondre et boire
absorber sans broncher
s’échiner à s’effacer
s’enfiler les chaînes et le boulet
se souvenir c’est soupirer
cassandre n’est qu’expérience
l’errance est terminée

ce n’est ni la route ni le chemin
mais se lever chaque matin
pour un travail, un salaire
une fierté retrouvée d’indépendance négociée

travailler
voir l’avenir en nombre d’années
investir, économiser, entreprendre de devenir
quelqu’un.

Qui et pourquoi
s’obstiner sans ne plus chercher de réponse
la vérité c’est souffrir, l’objectivité c’est subir
Je veux profiter d’un temps d’oubli
m’abandonner à la paresse et au labeur
encaisser tant que je peux,
bousiller ma jeunesse jusqu’à la retraite.

Ou jusqu’à l’épuisement,
un autre suicide, le système, son engrenage.
Y être condamné, c’est s’y compromettre de bon gré.
J’ai des regrets, des doutes
des doutes et des regrets
tous les jours.

Mais pour tes yeux, et ton souvenir quotidien
les rares moments qui nous unissent
je peux m’abstenir d’exister un peu plus chaque jour.

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