19072009 – Rodenbach, dimanche soir

C’est un soir. Un dimanche soir.
Demain, il faudra redémarrer.
J’ai pensé à toi. Mais nous étions loin.
Loin l’un de l’autre. Alors j’ai divagué.
Roue libre, silence, tension, repos, respect.
Et demain, recommencer.

Tant de belles choses ont été vécues
J’AI ETE HEUREUX. Et vous ?
Le bonheur est un objectif à rechercher
pourtant on ne peut pas l’atteindre.
Alors, en attendant de le trouver
je tergiverse avec mon verre de bière
sur le coin du zinc, je règne en maître sur l’ivresse solitaire.
Et le silence m’accompagne. Le silence : ma compagne.

Sais-je encore te parler ? Sais-je encore parler ?
Qu’en est-il de cette belle histoire, la passion ?
Nous l’aurions donc déjà consommé, consumé.

Cigarette, nuit, attente.
N’attendre rien, mais attendre.
Nuit, qui passe et qui s’en fout. Nuit indifférente, nuit déguelasse.
Cigarette pour faire monter et faire descendre. Corrompre en somme.

Et cette bière que je descends sur mon lit.
Cette descente de lit en somme.
L’humour est ce qu’il me reste de sociabilité. C’est déjà pas mal.
Bière belge, humour belge. Et moi je suis apatride de coeur.

Politique, j’aborde un coin de néant. Avoir une étiquette pour la souiller
Je suis profondément étranger. Est-ce que cela suffit ?

Aujourd’hui, solitude faisant son oeuvre, je voulais me voir vivre à plusieurs.
Nous aurions des enfants, des parents, des indéfinis, des jeunes, des vieux
nous serions si nombreux que nous pourrions être INQUIETANTS.
Et dans notre désorganisation, nous serions les plus forts.

Cependant, je suis seul, et la grande maison est vide.
Il faut l’entretenir, voir venir, anticiper, il faut être une personne responsable.
Alors je bois cette Rodenbach seul, dans un silence de tombe
cette grande maison, c’est ma crypte, mon tombeau.

Je pense à ce souvenir de nous, simple. Nous.
Contre le reste du monde, Nous sommes plus forts.
Et seul je me morfonds, j’oublie mes convictions.
Mes mains atrophiées, obscènes, sont le reflet de ma pensée.

Il faut pourtant continuer, cela n’a pas de sens.
Il faut continuer à exister et croire que tout est encore possible.
Malgré que je m’essouffle à faire semblant d’aller mieux.
Je voudrais tellement qu’on m’aime pour ce que je deviens.
Je deviens ce qu’on a voulu pour moi, pourtant.

Clash.
La bohème, putain.
Du sang dans les veines à souiller chaque jour.
L’amour seul, d’accord, et à plusieurs encore.
Miser sur demain plutôt que sur hier.
Economiser c’est refuser l’idée d’être fort aujourd’hui.
Relever la tête, être fier, et embrasser à pleine bouche l’impromptu.
Je voudrais mourir libre et heureux.

Où en suis-je ?
Cette image dans le miroir, elle me déteste. Elle s’abime un peu plus chaque jour.
Je deviens une ombre, tout au plus.
Nous étions heureux, et beaux, et fiers.
A présent, j’attends la prochaine insomnie, le prochain défi.
Je suis un homme pressé.
Je suis seul.
Je résiste.
Je meurs.

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