La souffrance après 3 grammes d’absence

La souffrance, oui d’accord.
Il faut l’avoir choisie.
Ce doit être un acte révolutionnaire.
Pour alerter l’opinion publique.
Réveiller les conscience et sonner le glas de l’inconstance.
Je ne sais pas.
Je ne sais pas.
Je ne sais pas.
J’hésite parce que, mon bon Monsieur, c’est une décision à prendre, vous comprenez ? Vous compatissez ?
Si je ne prends pas la décision, m’aimerez vous toujours ?
Pour toujours ?

La souffrance, acte sans importance, dans la société du quart doré. Blasés. Nous sommes blasés. Et la souffrance n’est plus moteur de révolte. La souffrance est devenue source d’audimat. Argent. Cash.
La souffrance c’est du cash.

Tant qu’il y a de la souffrance, il y a du para-journalisme, du misérabilisme, de la petitesse, et du fric. Chic.

On veut des larmes !

La souffrance est un organe indissociable de l’organigramme mondial. Sans souffrance, plus d’aumône, plus de don, et plus de cash. Pour les petits plus. Les dessous de table, les dessous courts, tout court.

La souffrance, banalisée, le quotidien du quidam qui ferait bien de fermer sa gueule, ça le rendra inquiétant.
C’est inquiétant un esclave qui ferme sa gueule. C’est un révolutionnaire qui germe dans la gorge d’un bâillonné.

La souffrance est une expérience sans limite, sans fond et sans contraire, pratiquée de force, pourtant sans contrainte ni résistance. La souffrance est la part de chacun à porter. Certains faiblissent et crèvent. C’est notre lot quotidien. Certains portent la souffrance des autres, certains supportent et gémissent. Certains simulent, mais ils n’y peuvent rien, c’est la vie qui veut ça. Les forts, les faibles, nous ne sommes pas tous égaux devant la souffrance. Ni derrière. Ni dedans.

La souffrance ne connaît pas de frontière.

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