Vivre seul et coupé du monde est devenu possible

Je suis l’imperfection naissante et intangible de l’huître.
Je suis soumis aux forces occultes du perfectionnisme capitaliste.
Je suis l’être humain sujet aux méandres poétiques de mon cul.

L’arborescence est visqueuse. Il est déjà trop tard.
Nous abordons un sujet grinçant comme une île inconnue dont on présume pourtant l’existence. Il va falloir subir un moment avant de supposer. Et ce sera long, et ce sera difficile. Et mon cul – toujours – dans la soupière.

Je suis l’abandon de soi face à la déraisonnable quiétude de l’être soumis.
Je suis la colère maîtrisée tant bien que mal et la douleur anesthésiée.
Je suis la violence morale enfouie. Je suis l’encaissement de la violence morale.

Dans nos bras noueux de n’être que des bras humains froids et sans charme
il réside une puissance cachée car inavouée de soulèvement et de révolte.
Nous serons les derniers à nous relever cependant que les autres déjà manifestent
mais que manifestent-ils, cela je ne sais guère. N’est-il pas d’autre remède pour la frustration ?

Je suis l’absence de sentiment multiple et commun.
Je suis la non-reconnaissance de l’être humain comme entité unique et privilégiée.
Je suis le chaos ambiant qui règne en période de crise. Crise : ni économique, ni sociale, mais personnelle.
Je suis l’anéantissement de toute espérance pseudo-politico-clergico-droitico-gauchico-centrico-capitalisto-communisto-ethnico-européano-américano-sans-glaçon-texto-manu-militari-libro-facto.
Mon cul dans la soupière.

MON CUL DANS LA SOUPIERE.
Et le reste du monde peut encore battre des ailes en psalmodiant la fin du monde vivant
et je revendique mon droit à l’existance.
J’attends. Le cul dans la soupière, j’attends.
Montrez-moi, j’ai pas bien compris où je mets les pieds, puisque j’y suis j’essuie, et j’y reste tant que faire se peut je repasse et j’espère dans un espace compris entre 0 et 100 que le pourcentage sans tache de cons n’évoluera pas proportionnellement au nombre de conneries que j’exprime dans ces quelques lignes.

Mon cul
dans
la
soupière.

Vivre seul et coupé du monde est devenu possible.
Un point zéro.

Une réponse à “Vivre seul et coupé du monde est devenu possible”

  1. Avatar de ctk

    Et le lecteur de s’écrier :
    « A la soupe ! »

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