Les souvenirs guettent et me reviennent
ces vautours dans ma tête n’ont donc rien d’autre à faire
que de ruiner mes efforts à toujours chercher à oublier.
Tantôt gris, tantôt noircis d’ivresse, les jours se suivent
et se succèdent en tourments majeurs joués la mineur
sourire aux lèvres et tête ailleurs.
La boule au ventre monte à la tête
mute en chat aigri dans la gorge serrée
pour enfin me mettre les intestins en vrac à la première réminiscence.
Je cours droit comme avant, maintenant je connais l’itinéraire
mais le chemin mène cependant et irrémédiablement au même point
sans que je ne sache vraiment pourquoi aujourd’hui je suis ici plutôt que là.
Plutôt non que oui, un certain soir de juillet.
Plutôt contre que pour, un certain après-midi d’avril.
Plutôt faible, plutôt lâche. Facile. Ou pas.
Et sur ce putain d’océan où rien ne bouge en surface,
le vent m’arrache un rire de soulagement.
La terre n’a pas fini de tourner pendant tout ce temps où j’ai déconné.
Si j’avais pris un risque, un vrai, un jour dans ma vie
je ne serais pas là à me lamenter dans des litanies minables
tandis que je me noie désormais dans le confort et la médiocrité.
D’autres n’ont pourtant pas eu la chance de choisir un jour,
et on se réclamera du droit à la dignité au moment venu.
—
La honte d’être né pour servir. D’en être convaincu. D’être éduqué pour.
Fucking background.
Je suis là. Je suis venu, tu vois.
Ils me regardent tous. J’ai peur.
C’est lui l’élite, alors ? Drôle d’allure.
Cheveux longs, visages creusés, cernés, maquillés et perdus
décevants, passionnants, magnifiques perdants
the Whole painted in black.
Et chiant dans mon froc, sautant sur la première ligne
la transgression devient un jeu malsain menant à la détresse.
La naïveté vaut mieux que la lucidité.
Reste que ce qui ne fut pas demeure un acte manqué
assimilable à une indigestion de pâtes au thon réchauffé un soir de biture.
« Borderline, mon cul », dit-elle.
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