La brune de juillet

C’est une fille aux cheveux bruns
elle est assise dans ce pub où je regarde le football
elle m’observe je le sens bien d’un air hagard
et je suis déjà saoul de cinq ou six bières.

Je ne sais plus si je plais
mon attention se porte sur ses yeux et sur ses seins
j’en deviens malade, et l’alcool aidant, je m’assombris
elle parle anglais, et le groupe qui l’accompagne me le confirme
tandis que je m’obstine à vouloir rester debout et fier.

Son visage me laisse penser qu’elle tient de l’irlandais
et son accent le confirme, parce que je les écoute
en voyeur, un peu jaloux, un peu minable, je voudrais être avec eux
alors je les envie.

Au zinc, ma bière tiédie, je transpire et l’été est là.
Tu t’appelleras Elise, et je serai Eddy.
Nous serons deux pochetrons abandonnés sur un zinc désert
nous nous aimerons durant treize secondes
suite à quoi nous dormirons pour écumer
l’histoire ne retiendra jamais rien de nous
tandis que nous grossirons le pourcentage des morts prématurées
dues à l’alcool et à la morosité.

Sur mon chemin, je t’ai rencontré.
Brune et mignonne comme un coeur.
Maintenant je vais t’oublier gentiment.
Nous n’avons pas pu nous parler, puisque je suis saoul. Toi aussi d’ailleurs.
Tu as eu peur, ou bien c’est pas dans tes habitudes.
En tous les cas je te comprends.
J’ai quand même envie d’aller voir ailleurs si j’y suis.

Et demain à sept heures et demi, j’irai emmerder mes contemporains
à propos d’un boulot qui n’a pas été bien fait.
Nous nous détesterons et tout ira bien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.