Quand nous en serons venus aux mains
quand nous aurons fait couler les larmes
est-ce que ça sera enfin la fin ?
Et pour quel combat, qu’avons-nous à défendre
à nous défendre, défoncer tout ce qui bouge
La colère ne résout rien, que chacun suive son chemin
Et ailleurs se refaire sur une paire de deux.
Un coup de poker avant d’être mis au tapis.
Je suis fatigué de devoir supporter le poids de l’erreur
d’avoir choisi un jour de servir pour des causes qui ne me touchent pas
bien que j’en subisse aujourd’hui les conséquences morales
il semblerait que ça ne choque personne finalement ?
Sommes-nous sujets au lavage de cerveau passé l’adolescence
ou sommes-nous juste devenus trop vieux pour la révolte ?
Je peine à croire que ma vie se finira maintenant
entre un bureau et un lit, en observant chaque soir la minute de silence
le nez dans une bière jusqu’au lendemain.
C’est pas ça ma vie. J’ai pas voulu en arriver là.
Il y a erreur sur la personne. Je voulais mourir jeune.
Et aujourd’hui je décompte les heures pour nourir mon ambition de retraite
anticipée et pour ça, faut travailler dur, encore. Pourquoi ?
Pour eux, pour elles, pour ceux et celles qui peuvent en profiter encore un peu
Envie de tout laisser tomber, tout le temps. A m’en rendre malade.
Et dans ma tête, bien sûr, l’idée que ça n’est pas impossible loin de là
l’idée que je ne suis retenu que par la politesse et l’ennui ou l’envie et je sais plus
l’idée que putain demain si j’ai plus ça, je n’ai plus rien.
L’idée que le travail me sauve la vie, ou paye ma bière, je sais plus.
Besoin de prendre du recul. Impossible.
Besoin de partir, loin, pour toujours. Impossible.
Mais tout abandonner dans un violent accident de voiture
laisser agir la sérendipité, demander la pitié au destin
et tout claquer sur une autoroute jusqu’à l’agonie au besoin
pour ne plus me sentir coupable d’être un esclave bien dressé.
Je veux qu’on m’oublie pour l’éternité.
C’est pas moi, j’étais pas là.
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