C’est un dimanche comme les autres, un dimanche d’hiver plutôt froid et neigeux.
Ce n’est pourtant pas un dimanche ordinaire, j’essaie de me faire à l’idée que, pour une semaine, je suis de retour à PAF. Je laisse de côté les tracas du boulot pour adopter les couleurs locales : zen attitude, ouverture d’esprit et macrobiotique.
Je reviendrai certainement plus tard sur le côté macrobiotique. Et puis ça tombe, je suis de mauvaise foi. Peut-être qu’on va manger un peu de viande rouge. On verra.
Winter University Meeting est un moment privilégié de rencontres et de retrouvailles entre gens de la scène et toute la population qui gravite dans le milieu artistique contemporain. Et donc pourquoi moi ?
« Pourquoi toi ? », demande Cicilia la danseuse de Suède à mon entrée dans la cuisine.
– Bah..
– Felix a travaillé un an à PAF, répond Valentina en comptant la monnaie que je viens de lui donner pour le séjour.
– Un an et demi, rectifie-je (allez-y, répétez pour voir : « rectifie-je »)
Pourquoi pas moi ? Encore moi. J’ai le plaisir incommensurable de passer de nouveau par le porche d’entrée, encombré d’un amas considérable de neige pillée. L’écho lorsque je claque la portière de ma commerciale sous le hangar, où l’écran géant est intact, est en soi une mélodie familière. Et puis les quelques mètres à marcher jusqu’à la porte du hall d’entrée, les bottes sur le seuil, l’odeur des cadavres de bouteilles de vin, les bouquins qui trainent… tout me revient, tout me rappelle quelque chose ici. Quelque chose de doux, de léger, de sensible.
Déjà j’ai le droit au comité d’accueil, Xavier, Berno, Jan évidemment. Et puis Vale, Kroot, Perrine. J’ai vécu parmi vous, et vous ne m’avez pas oublié. Alors je suis content. C’est simple.
Cette année, ma chambre est chauffée. C’est à dire que je ne voudrais pas faire la mauvaise langue, mais l’année dernière, j’ai quand même passé trois jours en anorak en attendant que ma chambre tiédisse. Je suis au numéro 156, j’ai une belle vue sur St Erme enneigé. Les toits blancs, l’église, la petite rue sinueuse qui mène à la boulangerie et plus loin la gare, déjà les lampadaires qui émettent une aura paisible et chaleureuse sur le village… c’est pas tout ça, mais ça donne soif !
Demain, je ferai certainement l’inventaire des nouveautés au registre desquelles il ne faut pas que j’oublie de vous parler de la bibliothèque !
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