Cette insensée solitude n’est pas tout à fait naturelle.
La sècheresse. Je me lève chaque matin avec le sentiment que c’est juste une victoire de plus sur ma volonté de fuir. Si tu savais le mal que j’ai à écrire. Poser des mots sur ce qui se passe à l’intérieur. Une forme de rage m’anime, froide et passive. J’encaisse à mort. Et puis le temps passe, j’en prends plein la gueule.
Il n’y a rien qui m’attire. Tout est critique, tout est difficile. Il n’y a pas de mot pour ça. Je suis là, à n’attendre plus rien ni personne. On m’appelle et je viens. On m’oublie c’est égal. Un long silence, plutôt un bourdonnement. Je pense beaucoup au Rester Vivant de Houellebecq. Comme un manifeste, une ligne de conduite.
Il y a bien ces sentiments que j’éprouve. Des sentiments que je réprime sur des zincs poisseux avec des alcools de plus en plus forts. Même les souvenirs et les envies se troublent. J’ai pas voulu ça. Pas de cette manière, pas tout seul.
A quoi bon exprimer de la fierté ou du plaisir sans pouvoir les partager ?
Abnégation. Panique. Colère.
Ce qui ne me tue pas me rend plus fort.
Et toutes les conneries qui me servent de ligne de conduite depuis ces deux années durant lesquelles j’ai perdu tout ce qui pouvait me rapprocher de l’amour. Ah, l’amour.. vaste programme.
Il y a l’amour de soi d’abord, et celui qu’on donne. Celui qu’on reçoit, salutaire. Celui qu’on recherche, ce moteur. Et tout l’amour qu’on a en soi pour avancer dans ses projets, pour encaisser, voir venir et succomber. Tout ça a fini au panier avec le reste. Alors que reste-il pour survivre ?
J’ai appris. J’ai vieilli tellement en si peu de temps. Et pour quoi ? Dans quel but ? La reconnaissance sûrement. Le désir simple de reconnaissance, ne plus se sentir coupable, peut-être, d’être libre. Mais la liberté a un prix. Je trace mon chemin mais je ne sais pas où je vais. Si je me retourne, j’ai honte. Quand je franchis un nouveau cap, j’ai honte. Il me semble que cette obstination m’a mené trop loin. Trop vite. Je ne me retrouve pas dans les personnes que je rencontre désormais. Celles et ceux qui ont suivi le même chemin que moi, et qui sont aujourd’hui à mes côtés me font peur. Cela se traduit par l’ennui généralement ou le déni. Mais je sais que ceux qui m’accompagnaient avant que je ne fasse le mauvais choix ne me reconnaissent plus. Alors, je suis là. Au milieu de la route, j’attends et j’en prends plein la gueule.
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